Recherche & publications

Chez Gynea, nous faisons également de la recherche en santé féminine et nous publions du contenu sur diverses thématiques qui concernent la santé des femmes à destination des patientes, des professionnel.le.s de santé comme du grand public.

Pourquoi la recherche en santé de la femme est un enjeu scientifique.

La recherche médicale n’a pas toujours pris en compte certaines spécificités liées aux femmes. Quand le corps masculin est considéré comme la norme, on néglige le rôle du sexe biologique dans les différences physiologiques, métaboliques, hormonales et cellulaires. Pourtant, de nombreuses maladies et affections n’atteignent pas les femmes et les hommes de la même manière. Ce biais a un nom : le syndrome de Yentl, théorisé par la cardiologue américaine Bernadine Healy dans le New England Journal of Medecine en 1991.

Des disparités en résultent. Elles concernent :
- La détection et prise en charge des symptômes ;
- L'efficacité des produits pharmaceutiques et des dispositifs médicaux.
Quand la recherche produit des données biaisées, c’est au détriment de la santé des femmes.

En parallèle, les sujets spécifiques à la santé de la femme ont aussi été délaissés, notamment en gynécologie. L’exemple le plus parlant : l’endométriose, une maladie chronique, pouvant être responsable de douleurs pelviennes invalidantes et touchant une 1 femme sur 10, mais dont le diagnostic peine à être posé (7 ans en moyenne). De nombreuses femmes atteintes d’endométriose ont grandi avec l'idée que les douleurs menstruelles étaient normales.

Gynea s'engage (aussi) pour la recherche

La mission de Gynea est d’améliorer la prise en charge médicale des femmes. Soutenir la recherche en santé féminine est donc l’une des raisons d’être du groupe.

Nos objectifs :
- Identifier les lacunes existantes dans la prise en charge des femmes et en matière de recherche en santé de la femme ;
- Sensibiliser aux maladies, aux conditions et aux étapes de la vie qui affectent différemment, de manière disproportionnée ou exclusivement les femmes.

Dans nos équipes, des professionnels de santé mènent des recherches sur la santé féminine.
En complément de ce travail de recherche en interne, nous nous faisons l’écho du travail d’autres scientifiques, en rédigeant et publiant du contenu sur la santé des femmes à destination des patientes, des professionnel.le.s de santé et du grand public. Cela inclut la vulgarisation de publications médicales, pour les rendre accessibles au plus grand nombre.

P.S. : si vous travaillez sur un sujet lié à la santé des femmes, entrons en contact. Écrivez à notre équipe de direction médicale sur bonjour@gynea.fr.

Le syndrome prémenstruel

Gynea accueille depuis fin 2023 et pour 3 ans, une doctorante, Marguerite Larmanou. Psychologue, elle réalise sa thèse sur le syndrome prémenstruel (SPM) et ses mécanismes sous-jacents.

Le syndrome prémenstruel est un ensemble de symptômes physiques et psychologiques qui apparaissent quelques jours avant les règles. Douleurs, fatigue, irritabilité, anxiété, troubles du sommeil… Des symptômes qui disparaissent généralement en quelques jours, mais peuvent être extrêmement gênants, voire handicapants - et ce à chaque cycle.

Le SPM mérite plus de considération médicale, au vu de son impact dans notre société : 20 à 40 % des femmes en âge de procréer sont concernées, avec des manifestations d’intensité variable (source INSERM). 3 à 8% des femmes présentent en plus un trouble dysphorique prémenstruel, caractérisé par des changements si intenses qu’ils finissent par produire des conduites proches de celles de la dépression majeure (Association américaine de Psychologie, 2015).

La thèse de Marguerite Larmanou répond à un double objectif :
- Estimer avec précision, dans la population française, la prévalence et la sévérité du SPM ;
- Identifier les principaux facteurs de risque et de protection psychologiques du SPM, notamment par :
     - les liens entre traits de personnalité et SPM,
     - les liens entre régulation émotionnelle et SPM,
     - les liens entre croyances relatives au symptômes prémenstruels et SPM.

Le travail de Marguerite Larmanou se focalise sur les thérapies cognitivo-comportementales (TCC), pour aider à mieux comprendre et faire face aux pensées et émotions liées au syndrome prémenstruel.
Le modèle cognitivo-comportemental se fonde sur l'idée que nos pensées, émotions et comportements sont interconnectés et s'influencent mutuellement. Les TCC visent alors à identifier et comprendre les difficultés exprimées par la patiente, puis à agir sur ces trois niveaux.
En travaillant sur ces différents aspects, les TCC aident les individus à développer des pensées plus aidantes, à mieux appréhender leurs émotions et à adopter des comportements améliorant leur bien-être à long terme. Ces recherches pourraient ouvrir la voie à des approches plus adaptées et personnalisées, pour aider chaque femme à mieux vivre son cycle.